vendredi 28 mars 2008

Article sur notre nuit citoyenne

Le Parisien n°19769, édition de Seine-Saint-Denis du vendredi 28 mars 2008



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Article sur notre mobilisation

Le Monde n°19651, du vendredi 28 mars 2008



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RTL parle de notre nuit citoyenne


Cliquez sur le logo pour écouter le Journal de RTL du vendredi 28 mars 2008, et placez le curseur à 3 : 25

France 2 parle de notre nuit citoyenne


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Réveil au lycée

La nuit citoyenne fraîchement tombée a laissé place à une matinée plutôt mouvementée devant le lycée. En effet, dès 7h30, les parents ont bloqué l’entrée de l’établissement empêchant l’accès aux élèves. Cependant, cela ne s’est pas déroulé sans communication (leitmotiv propre à notre mouvement). Les parents ont expliqué, une nouvelle fois, les raisons de cette action, non seulement devant les élèves, mais également devant un parterre de journalistes spécialement dépêchés.

Cette matinée, rondement menée, s’est clôturée par une réunion entre parents et enseignants. Cette concentration a permis de rédiger une lettre au Recteur et de réfléchir sur la suite à donner à ce mouvement qui s’amplifie.






jeudi 27 mars 2008

Mobilisation festive


La salle des profs déborde…
La victoire est au bout du paquet de chips
L’Orangina coule à flots…

Le sourire ravi de Kamel nous remplit de joie : nous l’attendions, il est arrivé. À ses côtés, Johann a la frite, Anne-Marie a la chips, Céline a la galette, Cedrick tire un penalty sur le Coca tandis que d’un air angoissé, Alex craquotte des chips… Jean-Luc, parent d’élève, domine de trois têtes la petite Karine. Nos propos semblent dépasser Anne, une mère solidaire de la cause.

Instantanés d’une nuit citoyenne dans un lycée de banlieue qui risque de faire les frais d’une politique médiocre qui se focalise sur les chiffres et oublie l’essentiel, l’humain, à savoir 576 élèves parmi lesquels :

- Amal qui écrit des poèmes somptueux,
- Arezki qui est obligé de gagner sa vie tout en préparant le Bac,
- Duckenson qu’une ambulance amène tous les matins,
- Hugo qui est arrivé l’année dernière après avoir fui la guerre au Congo…

Tous ceux qui chaque jour sont présents en cours, ou encore ceux qui, souvent absents, considèrent pourtant le lycée comme un refuge, un lieu de vie où ils trouvent toujours quelqu’un qui leur affirme qu’ils existent et qu’ils ont leur place dans la société.






mercredi 26 mars 2008

Des képis devant nos lycées

Ce matin, sept heures trente. Nous arrivons au lycée, dans le froid glacial de ce printemps qui s'attarde à caresser l'hiver et, surprise, des képis bleus sont alignés devant la grille du lycée. Et voilà que cahin-caha, certains d'entre nous auront travaillé sous la haute protection des forces de l'ordre...

Depuis quelques jours, le ton monte, on nous menace d'appeler les forces de l'ordre en renfort si nous maintenons notre nuit citoyenne.

Nous serions délogés, manu militari ?
Nous serions bombes-lacrymogénéisés ?
Nous serions flash-ballisés ?

Que se passe-t-il dans notre pays ?
Quelques revendications, une poignée de lycéens dans les rues, des dégradations - totalement condamnables - dans un ou deux lycées, et voilà que l'on nous sortirait l'artillerie lourde ? Ou peut-être est-ce un désir de pousser à la faute quelques jeunes dont on sait que le képi les excite ?

Où est passé le légendaire sens de la diplomatie de notre recteur ? "Celui-là finira au Quai d'Orsay", confiait une enseignante de la Guyane, où il exerça un temps ses talents de diplomate...

Nous en sommes loin...

Jeudi soir, des parents responsables, des enseignants soucieux de l'avenir de leurs élèves, des jeunes déterminés à ne pas se laisser inscrire sur les listes déjà longues des A.N.P.E., risquent de se trouver confrontés à la troupe des hommes en bleu. Et que dira la presse aux ordres : parlera-t-elle une fois de plus de "hordes" sauvages déferlant sur Bobigny ?

Affaire à suivre

Article sur notre mobilisation

Charlie Hebdo n°823, semaine du mercredi 26 mars 2008



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Note : Amis journalistes, il ne faut pas faire l'amalgame entre : "collègue agressé" et : "coup de feu à Alfred Costes". Ce sont deux évènements différents. Aucun professeur n'a jamais été menacé à l'arme à feu dans notre établissement. Notre mouvement est crédible et sérieux, basé sur des faits réels et suffisamment graves en soi. Attention à ne pas tomber dans une certaine quête au sensationnalisme. Merci…

mardi 25 mars 2008

Nuit citoyenne

Nous, enseignants des lycées professionnels André SABATIER et Alfred COSTES (Bobigny – 93), qui sommes mobilisés depuis le 11 mars 2008, nous vous invitons à participer à la « nuit citoyenne » organisée par les parents d'élèves dans la nuit de jeudi 27 au vendredi 28 mars. Les parents d'élèves occuperont les deux lycées à partir de 18h, et ce jusqu'au lendemain matin. Cette mobilisation des parents d'élèves est un phénomène relativement rare pour un lycée professionnel, a fortiori en Seine-Saint-Denis, et témoigne d'une réelle colère vis-à-vis de la manière dont le gouvernement traite leurs enfants.

Notre mobilisation fait suite aux nombreuses suppressions de postes d'enseignants (11 000 au niveau national dès septembre prochain) et aux menaces qui pèsent sur le métier d'enseignant (non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux, rapport Pochard, projet de loi relatif à la mobilité et aux parcours professionnels dans la fonction publique…).

Cela signifie une nette aggravation des conditions de travail, ainsi qu'une diminution des chances de réussite de nos élèves, lesquels vivent déjà trop souvent dans des conditions difficiles. Ainsi, contrairement à ce que prétendent les discours officiels, les problèmes des banlieues se voient traités une fois de plus par le mépris.

Concrètement, 6 postes d'enseignants seront supprimés au niveau du lycée professionnel André SABATIER et 10 postes au niveau du lycée Alfred COSTES en septembre 2008. A nos revendications, le Rectorat de Créteil fait depuis deux semaines la sourde oreille.

Ces suppressions de postes, ajoutées à la baisse des heures d'enseignement allouées par le Rectorat, auront pour conséquence la fermeture de plusieurs classes et la fin des dédoublements, ainsi qu'une diminution du nombre d'adultes encadrant les élèves. Le lycée sera donc obligé d'accepter moins de nouveaux élèves en septembre prochain. Où ces élèves iront-ils ? Le gouvernement prétend, pour justifier ces mesures, qu'il y aurait une diminution du nombre d'élèves pour des raisons d'ordre démographique. Or, d'une part, cela est tout à fait inexact en ce qui concerne notre département, et d'autre part, cette gestion comptable fallacieuse ne tient absolument pas compte des difficultés auxquelles sont de plus en plus confrontés les enseignants.

Face à de telles attaques, qui ne se battrait pas ?

La nuit citoyenne festive du Lycée Costes de Bobigny contre les diminutions de postes annoncées par le rectorat

En réaction à l’inertie du rectorat, aux demandes de subrogation des diminutions et suppressions de postes liées à la baisse de la Dotation Horaire Globale, les parents d’élèves du Lycée Costes, en association avec le Lycée Sabatier de Bobigny, organisent le jeudi 27 mars une nuit citoyenne festive en occupant les locaux jusqu’au matin.

Prévoyants et responsables, nous prévenons le proviseur qui avise à son tour le rectorat.
La réponse ne tarde pas à tomber, l’évacuation immédiate par les forces de Police en cas d’occupation.

Devant les manœuvres d’intimidation du rectorat, nous décidons de maintenir notre action pour faire entendre nos voix le plus pacifiquement possible. Nous invitons tous les parents avec ou sans leurs enfants, ainsi que les professeurs, à ce pique-nique nocturne en apportant leurs contributions par des plats, des boissons mais surtout leur bonne humeur.

Nous convions les médias à cette fête. Vous assisterez au nouveau concept de revendication et d’expression. Sans relais, notre action qui n’a pas de connotation politique propre ne pourra représenter la force de nos convictions. Venez et faites savoir que des parents se battent d’une manière originale pour l’avenir de tous les élèves.

Les représentants des parents d'élèves