mardi 25 mars 2008

Nuit citoyenne

Nous, enseignants des lycées professionnels André SABATIER et Alfred COSTES (Bobigny – 93), qui sommes mobilisés depuis le 11 mars 2008, nous vous invitons à participer à la « nuit citoyenne » organisée par les parents d'élèves dans la nuit de jeudi 27 au vendredi 28 mars. Les parents d'élèves occuperont les deux lycées à partir de 18h, et ce jusqu'au lendemain matin. Cette mobilisation des parents d'élèves est un phénomène relativement rare pour un lycée professionnel, a fortiori en Seine-Saint-Denis, et témoigne d'une réelle colère vis-à-vis de la manière dont le gouvernement traite leurs enfants.

Notre mobilisation fait suite aux nombreuses suppressions de postes d'enseignants (11 000 au niveau national dès septembre prochain) et aux menaces qui pèsent sur le métier d'enseignant (non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux, rapport Pochard, projet de loi relatif à la mobilité et aux parcours professionnels dans la fonction publique…).

Cela signifie une nette aggravation des conditions de travail, ainsi qu'une diminution des chances de réussite de nos élèves, lesquels vivent déjà trop souvent dans des conditions difficiles. Ainsi, contrairement à ce que prétendent les discours officiels, les problèmes des banlieues se voient traités une fois de plus par le mépris.

Concrètement, 6 postes d'enseignants seront supprimés au niveau du lycée professionnel André SABATIER et 10 postes au niveau du lycée Alfred COSTES en septembre 2008. A nos revendications, le Rectorat de Créteil fait depuis deux semaines la sourde oreille.

Ces suppressions de postes, ajoutées à la baisse des heures d'enseignement allouées par le Rectorat, auront pour conséquence la fermeture de plusieurs classes et la fin des dédoublements, ainsi qu'une diminution du nombre d'adultes encadrant les élèves. Le lycée sera donc obligé d'accepter moins de nouveaux élèves en septembre prochain. Où ces élèves iront-ils ? Le gouvernement prétend, pour justifier ces mesures, qu'il y aurait une diminution du nombre d'élèves pour des raisons d'ordre démographique. Or, d'une part, cela est tout à fait inexact en ce qui concerne notre département, et d'autre part, cette gestion comptable fallacieuse ne tient absolument pas compte des difficultés auxquelles sont de plus en plus confrontés les enseignants.

Face à de telles attaques, qui ne se battrait pas ?