jeudi 3 avril 2008

Parents, élèves, enseignants de Bobigny : Tous ensemble pour le cortège funèbre

Les projets du rectorat de Créteil pour la rentrée 2008 sont particulièrement alarmants : suppression de postes, fermetures de sections, augmentation des effectifs classe... Une telle précarisation des conditions de travail nous semble ouvrir la voie à de nouvelles explosions sociales. C’est pourquoi les enseignants du lycée Alfred Costes sont en lutte depuis 1 mois et demi. La dernière action date de jeudi dernier, où les parents d’élèves ont organisé une nuit citoyenne festive, afin de les soutenir.

Nous appelons tous les parents d’élèves du lycée Alfred Costes, ainsi que tous les collèges et lycées de Bobigny à manifester ensemble le mercredi 9 avril 2008 à partir de 14h. Nous appelons aussi tous les élèves de Bobigny, majeurs et mineurs autorisés par leurs parents à rejoindre massivement le cortège de leur établissement respectif.

Chaque cortège partira de chaque établissement participant pour se rassembler devant le tribunal de Bobigny (l’un des plus gros tribunaux pour mineurs de France). Nous voulons symboliser par cette manifestation le deuil de l’Éducation Nationale. Ces cortèges seront donc funèbres, chaque manifestant est donc invité à se présenter en noir, comme pour un enterrement.

Le Rectorat fait la sourde oreille, cette fois, c’est à la justice que l’on s’adresse !

La coordination Parents /Enseignants du Lycée Alfred Costes

Manifestation lycéenne du jeudi 3 avril 2008

Les cris retentissent haut et fort, les banderoles sont brandies, les slogans sont travaillés: les lycéens sont dans la rue ce jeudi 3 avril. Ils sont nombreux et viennent de toute l'Ile-de-France mais restent organisés afin d'éviter tout dérapage. La colère monte et cela se sent dans la détermination affichée par nos élèves: Le lycée Alfred Costes est bien représenté, une petite centaine d'élèves, encadrée par quelques professeurs. Nos élèves crient à s'en casser la voix, ils veulent vraiment être entendus. Le parcours est long et se fait sous un soleil agréable. À l'approche du Ministère, les forces de l'ordre bloquent le passage et les lycéens se dispersent tranquillement, sereinement. Un nouvel appel au rassemblement des lycéens est décidé pour mardi. La seule réponse visible, et bien visible, fut donc le déploiement considérable des forces de l'ordre. Cependant, le message des lycéens est clair et motivé: il faut faire bouger les choses, intelligemment.





Article sur notre mobilisation

Bonjour Bobigny n°422, semaine du 3 au 9 avril 2008



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mercredi 2 avril 2008

Les élèves de Costes commencent à s’organiser

Aujourd’hui des délégués élèves ont demandé à M. Sochan, le proviseur, à organiser une assemblée générale réunissant tous les délégués élèves de l’établissement. M. Sochan a accepté.

Pendant une heure, les délégués élèves ont débattu de leur mobilisation. Ils ont décidé de rejoindre le mouvement national lycéen, en participant à la manifestation de demain, jeudi 3 avril à 14h00 au métro Luxembourg.

Ils ont aussi invité les enseignants du lycée à les accompagner pour éviter tout débordement.

Article sur notre mobilisation

Direct Matin Plus n°241, édition du mercredi 2 avril 2008



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mardi 1 avril 2008

La carte de France des postes supprimés

L'Humanité n°19755, édition du mardi 1er avril 2008



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lundi 31 mars 2008

NOUS DEMANDONS DES POSTES ! PAS DES LEÇONS DE MORALE !

En guise de réponse au bout de trois semaines de mobilisations, le service de communication du rectorat vient d’envoyer aux fédérations de parents d’élèves un stupéfiant communiqué dans lequel il s’attache à minimiser l’ampleur du mouvement, circonscrit selon lui à une « minorité d’établissements ».

On peut se demander pourquoi le service de communication du rectorat prend la peine de rédiger un tel communiqué pour si peu ?

Et pourquoi un tel déploiement de forces de l’ordre vendredi 21 mars devant un rectorat où l’on n’attendait quasiment personne ? Le silence sur les élèves « légèrement choqués » selon la presse après l’intervention policière est-il un blanc-seing ?

Dans son communiqué, le service de presse du rectorat évoque la question du bac pro trois ans en citant des chiffres qui n’ont jamais été donnés au cours du groupe de travail précédant le CTPA, ce qui en dit long sur la qualité du dialogue social. Il n’hésite pas à mettre en avant « l’intérêt des élèves » pour justifier cette réforme. Mais comment une année de formation en moins, c’est-à-dire 850 heures de cours dont 650 heures de pratique professionnelle peut-elle s’inscrire dans « l’intérêt des élèves ? » Ceux-ci ont-ils été consultés ? La FCPE, qui demande depuis un mois une audience au recteur de Créteil, notamment sur cette question, s’étonne de ne jamais avoir pas eu de réponse.

Sur les conditions de la rentrée à venir, le service de communication du rectorat semble trouver la situation tout à fait satisfaisante et assure que celle-ci se déroulera dans des conditions « normales », avec un taux d’encadrement en légère augmentation par rapport au nombre d’élèves et sans dire un mot des suppressions de postes, qui sont pourtant astronomiques. Il annonce même en moyenne « un professeur pour dix élèves » ! Que l’on nous explique comment il peut y avoir un professeur pour 10 élèves, quand dans les collèges on frôle souvent les trente élèves par classe et que dans les lycées les effectifs sont bien supérieurs encore ?
Qu'on nous explique également les difficultés du rectorat pour assurer les remplacements, au point de faire appel aux retraités, invités à revenir faire des vacations.

Comment expliquer aussi le taux de grévistes du 18 mars ? Comment expliquer la colère des parents et des lycéens ? Avons-nous décidément tous rêvé ? Les suppressions de postes annoncées dans les CA seraient-elles une vue de l’esprit ? Les chiffres des DHG, communiqués par le rectorat lui-même seraient-ils faux ? Le recteur sait-il seulement comment fonctionnent les établissements ? Connaît-il un peu les personnels, les élèves ? Sait-il dans quel contexte social ils évoluent ? Par moments, c’est à se demander s’il se trouve dans la même académie que nous.

Alors que la suppression des postes initialement prévue au budget s'élève à 637, l'addition des documents du CTPA et des CTPD fournis par le rectorat pour les collèges et les lycées fait même apparaître un chiffre bien superieur, avec près de 900 postes en moins pour notre académie !

Le service de communication du rectorat nie la réalité des mobilisations comme il a nié leurs causes. Pire, il porte des accusations graves et diffamatoires envers les personnels, dénonçant des « tentatives d’instrumentalisation des élèves » qui s’appuieraient sur « des slogans mensongers » ou encore des « pressions » pour « dissuader » les enseignants qui le souhaitent de prendre davantage d’heures supplémentaires ! Il laisse aussi entendre que les personnels sortiraient de leur devoir de neutralité pour pousser volontairement les élèves dans la rue, voire dans des actions délictueuses. Il s’attache enfin à discréditer l’ensemble d’une mobilisation collective et responsable à cause de quelques casseurs. Ces accusations sont méprisantes envers les personnels, mais aussi envers les lycéens et leurs représentants, jugés incapables de réfléchir et d’agir par eux-mêmes. Elles font fi des revendications des parents.

Elles sont inacceptables pour les personnels grévistes et leurs organisations syndicales, présentés comme des adultes irresponsables alors qu’ils s’attachent toujours à rester auprès des élèves dans les manifestations afin de prévenir les débordements, comme on a pu encore le constater le 21 mars devant le rectorat.

Le recteur reprend-il à son compte les termes de son service de communication ? Est-il prêt à en assumer toutes les dérives pour ternir l’image d’un mouvement de protestation ? Si tel était le cas on ne pourrait que déplorer que le premier représentant de l’Etat dans l’académie, qui prône dialogue social, respect du paritarisme et transparence, soit si éloigné des valeurs auxquelles il se réfère.

Dans leurs positions, la FCPE, le SNES, le SNEP et le SNUEP ont toujours fait preuve de décence en respectant la réalité des faits et en s’appuyant, dans leur analyses, sur les documents fournis par l’administration.

Il incombe au recteur d’entendre les revendications des parents, des élèves et des personnels afin que les conditions de rentrée s’améliorent, faute de quoi il devra assumer les conséquences de l’amplification du mouvement, les perturbations dans les établissements, consécutives à sa politique, et la colère de tous ceux qu’il a poussés à bout.

FCPE 77 - FCPE 93 - FCPE 94
SNES/FSU CRÉTEIL - SNEP/FSU CRÉTEIL - SNUEP/FSU CRÉTEIL

Article sur notre nuit citoyenne

L'Humanité n°19754, édition du lundi 31 mars 2008



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Note : La manifestation "funèbre" n'aura pas lieu le mercredi 2 avril comme stipulé dans l'article, mais le mercredi 9 avril. Les horaires et le parcours n'ont pas encore été déterminés.