Extrait de la lettre de soutien de Catherine Peyge, maire de Bobigny, aux enseignants du L.P. Alfred Costes. Cette lettre a été adressée à Marie-George Buffet, députée de Seine-Saint-Denis, Xavier Darcos, ministre de l’Éducation Nationale, Eliane Assassi, sénatrice de Seine-Saint-Denis et Bernard Saint-Girons, Recteur de l’académie de Créteil.
Je tiens à attirer votre attention sur la situation particulière dans laquelle se retrouve le lycée professionnel Alfred Costes de Bobigny, actuellement en conflit ouvert contre le rectorat.
En effet, suite à l’étude du projet de Dotation Horaire Globale (D.H.G.) pour la rentrée 2008-2009, la communauté éducative a tout lieu de s’inquiéter : il est prévu la suppression de 10 à 12 postes sur 65, la réduction d’horaires, l’augmentation des heures supplémentaires d’enseignement obligatoire, la fermeture de sections, l’augmentation des effectifs en classe et le passage du bac professionnel à 3 ans.
Tels sont les projets du rectorat pour un lycée pourtant classé "prévention violence" !
Cette mobilisation est à remettre dans un contexte départemental qui voit depuis plus d’une semaine un nombre croissant d’établissements passer à l’action face à une politique de rigueur touchant nombre de lycées comme à Aubervilliers, Saint-Denis, Noisy-Le-Sec, Le Blanc-Mesnil… Selon une première estimation, c’est la suppression de 240 postes qui est programmée.
Une telle précarisation des conditions de travail du monde éducatif, aux conséquences les plus délétères pour nos élèves, ne peut conduire qu’à de nouvelles explosions sociales.
Les besoins d’éducation, d’apprentissage et de formation pour nos jeunes en Seine-Saint-Denis, plus aigus peut-être qu’ailleurs avec 6000 enfants en "errance" selon la DASS, sont immenses et représentent un axe prioritaire pour la réussite de cette jeunesse en quête d’avenir.
Victor Hugo nous disait pourtant déjà au XIXe siècle : "Ouvrir une école, c’est fermer une prison". C’est un choix de société, pas un choix comptable qui se pose aux représentants de la République.
C’est la raison pour laquelle (…) je vous demande de bien vouloir intervenir (…) afin qu’aucune suppression de poste n’ait lieu dans le lycée Alfred Costes et du département. Merci de vous faire le/la "porte-parole" des revendications légitimes de l’intersyndicale des professeurs et de la F.C.P.E.
Catherine Peyge,
Bobigny, le 28 février 2008