À l’attention de M. Marois, Recteur de l’académie de Créteil,
s/c du chef d’établissement
Monsieur le Recteur,
Lors de notre rencontre du 9 février dernier avec M. Reymond, D.R.H de l’académie, il nous a été promis une intervention et la venue d’un médiateur au plus tard au retour des vacances de février. Nous avons ensuite envoyé un mail datant du 18 février 2010 auquel nous n’avons reçu aucune réponse. Or, actuellement la situation au sein de notre établissement s’est aggravée, les incohérences se multiplient, le manque d’information règne et la pression exercée par la hiérarchie sur certains professeurs rend notre travail impossible. Voici les derniers exemples en date :
• Problèmes matériels :
- Le portail de notre établissement est fréquemment en panne ce qui empêche de lutter contre des intrusions extérieures.
- En salle des profs, la photocopieuse est en panne depuis plus d’un mois.
• Défaut d’information :
- Certaines classes ont reçu jusqu’à récemment de nouveaux emplois du temps.
- À défaut d’une hiérarchie disponible et présente, certains conseils de classe, au second trimestre, ont été annulés à la dernière minute (information communiquée à 15h pour un conseil commençant à 18h) et d’autres conseils de classe ont été gérés par le professeur principal.
- Refus de la part de notre hiérarchie de communiquer aux élèves de Terminale Bac leurs bulletins scolaires pour l’inscription APB, car trop d’élèves la sollicitent, ce qui la dérange.
- La rétention d’informations est très fréquente : des convocations disparaissent mystérieusement, des courriers des inspecteurs ou du rectorat s’égarent ou sont communiqués au dernier moment (exemple : un collègue soumis à une mesure de carte scolaire a reçu son courrier le lundi 29 mars 2010, soit 48 heures avant la fermeture de la procédure de mutation. Le courrier était daté du 17 mars 2010).
• Mesures de rétorsion :
- Certains enseignants sont toujours privés de photocopies, car ils n’ont pas fait allégeance au proviseur en lui remettant en main propre le cahier de texte de leur classe. Cela dure depuis 3 mois.
- Plusieurs collègues ont reçu des notes administratives en deçà de ce qu’ils recevaient habituellement. Le proviseur a justifié oralement ces notes comme une mesure de répression.
- La politique de surveillance des enseignants s’accentue. Par exemple, l’administration a ramassé des carnets de correspondance en précisant aux élèves que l’objectif était de contrôler le travail de leurs professeurs. De même, notre hiérarchie a contacté un formateur IUFM pour contrôler qu’un enseignant était bel et bien présent à la formation à laquelle il était convoqué.
- Le proviseur a fait le choix dans la DHG de supprimer un poste en Arts appliqués alors que le lycée Costes est « Lycée des métiers de la communication et de l’industrie graphique ». Ce choix a été de nouveau clairement motivé à l’oral par lui-même, comme une mesure de répression envers le collègue, suite à son engagement affiché dans les démarches que nous entreprenons auprès de vos services.
• Traitements de faveur :
Nous avons de sérieux doutes sur la distribution des HSE dans notre lycée. En effet, certains collègues n’organisent ni voyages, ni sorties et ne font rien de plus (en apparence) que de faire le travail pour lequel ils sont déjà payés.
- Du mois d’octobre au mois de février, ces collègues ont touché un nombre important d’heures supplémentaires (HSE) sans que l’on sache ce qui motive cette générosité dispensée sur les fonds publics.
Nous réclamons donc une transparence dans la distribution de ces HSE.
- En ce qui concerne les imprimeurs, nous demandons depuis longtemps une transparence sur les retombées financières des objets confectionnés. D’autre part, nous refusons catégoriquement que des cours d’imprimerie soient annulés afin que les enseignants puissent finir la fabrication des objets imprimés dans les temps qui leur sont impartis.
Il semble que le Lycée Alfred Costes se transforme en une imprimerie lucrative plutôt qu’en un centre de formation.
• Non respect des textes officiels :
- Le proviseur a privé sciemment les enseignants de Lettres-Histoire, de Maths-Sciences, d’Anglais et d’Arts appliqués d’un possible dédoublement des classes, pour maintenir un poste en Communication graphique. Il a ainsi fait basculer des heures postes normalement dévolues à l’enseignement général vers l’enseignement professionnel. Ainsi les élèves de la section CG auront 2 heures supplémentaires dans leur emploi du temps (16 heures de cours d’atelier prévues dans notre DHG au lieu des 13h71 indiquées dans les programmes). Cette décision va à l’encontre des référentiels, qui précisent bien le nombre d’heures d’enseignement par semaine et par élève, qui ne doit en aucun cas être dépassé en dehors des aides individualisées ou des projets (ce qui n’est pas le cas ici). De plus, cette décision totalement arbitraire est extrêmement pénalisante pour l’ensemble des élèves du lycée car, quelle que soit leur section, ils ne pourront bénéficier d’un dédoublement des effectifs en enseignement général alors que les référentiels accordent 152 heures par classe sur 3 ans pour permettre ce dispositif dans une des 4 disciplines citées précédemment. Le proviseur est donc prêt à supprimer un poste en Arts appliqués car il n’apprécie pas l’enseignant titulaire du poste, pénalise TOUS les élèves du lycée dont il est responsable en n’améliorant pas leurs conditions de travail (passant outre les référentiels), et tout cela afin de maintenir un poste en CG, alors que ce maintien ne se justifie pas.
- Le proviseur est le seul à pouvoir exclure provisoirement un élève du lycée. Cette mesure, qui se veut exceptionnelle, doit également être individualisée. Or dans notre lycée, elle s’est appliquée après les conseils de classe du second trimestre, à une plus grande échelle, puisque plus de 70 élèves ont été exclus pendant une semaine pour une deuxième mise en garde (pour défaut de travail ou absences répétées). Il nous semble absurde d’exclure des élèves pour cause d’absentéisme et nous mettons en doute la légalité d’une telle action.
Cela fait des années que nous attendons que notre Administration de Tutelle fasse quelque chose pour nous protéger. Jusqu’à présent Monsieur Sochan s’est toujours vanté d’être couvert par les différents recteurs et ricanait de voir nos mobilisations n’aboutir à rien. Nous espérons enfin être entendus et pris au sérieux dans nos demandes. C’est pourquoi nous voulons que notre établissement soit mis sous tutelle.
Nous nous interrogeons sérieusement sur une issue de crise possible. Si vous jugez que les enseignants de cet établissement ne sont qu’une donnée négligeable, agissez au moins pour améliorer le sort des élèves de ce lycée, car ce sont eux les premières victimes de cette situation.
La question vous est clairement posée : Comptez-vous intervenir dans les plus brefs délais ou serons-nous de nouveau confrontés à une situation complètement intenable à la prochaine rentrée scolaire, situation qui nous obligerait à envisager de nouveau des actions de protestation ?
Nous espérons beaucoup de vous, et nous souhaiterions être reçus par votre cabinet pour discuter sereinement de cette situation. Dans cette attente, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Recteur, l'expression de notre haute considération.
Les « enfants gâtés » du Lycée A. Costes
(cf. : article du Parisien paru le 5 février 2010)
http://mobilisation-costes.blogspot.com
Courrier envoyé en copie à :
- M. Reymond, D.R.H. de l’académie de Créteil
- M Alfandari, Secrétaire général de l’académie de Créteil